Entretien avec Jacques Dejean, maire de Saint-Jean de Verges
Jacques Dejean, maire de Saint-Jean de Verges
Moins2decibels. Monsieur le Maire, vous êtes né à Saint-Jean de Verges et vous occupez des responsabilités municipales depuis plus de vingt ans. Comment en est-on arrivé à la situation actuelle qui voit notre village coupé en deux par la 2x2 voies ?
Jacques Dejean. Je me souviens très bien du projet de 2x2 voies à la fin des années 80. Plusieurs trajets plus éloignés de Saint-Jean de Verges avaient été étudiés et le trafic prévu était de 10 000 véhicules par jour. A présent, nous en sommes à 22 000 ! On a mis un merlon dans la zone du Terrassou et quelques doubles-vitrages sur les façades d’habitations les plus exposées, c’est tout. A l’époque, la conscience écologique était peu développée. Aujourd’hui, la population se dresserait contre un tel projet. Et puis, il faut le dire, lorsque l’Etat a fait des propositions d’achat de terrains, les intérêts particuliers ont souvent prévalu sur l’intérêt général.
Moins2decibels. Notre association se bat depuis cinq ans pour obtenir des écrans antibruit sur toute la traversée de Saint-Jean de Verges par la RN 20. Que peut-on faire pour obtenir gain de cause ?
Jacques Dejean. Vous devez vous placer dans la durée. Il y a le projet E9 de liaison rapide Toulouse-Barcelone. Il se fera un jour et il faudra bien prendre en compte la réalité des nuisances sonores pour les riverains de la RN 20 et proposer des solutions car il y aura de plus en plus d’obligations et de contraintes environnementales à respecter. Votre association a adopté une attitude constructive, notamment en n’étant pas hostile au développement économique de notre région mais en réclamant les mesures d’accompagnement indispensables en matière d’environnement, je crois que c’est la bonne voie. Vous êtes présent dans les instances de dialogue avec les services de l’État, vous faites du lobbying, vos propositions sont sérieuses et réfléchies. Continuez.
Moins2decibels. Un conseil pour nos actions futures ?
Jacques Dejean. Je vous l’ai dit, vous êtes engagé dans une course de fond. Il vous faut de la ténacité, du sérieux et rester une association responsable. Les unes des journaux et les esclandres ne sont que des feux de paille. Continuez à être une force de proposition et pas seulement de contestation. En cinq ans, votre association est passée de huit adhérents à sa création à plus de cent-vingt aujourd’hui. Elle a du poids dans la commune et agit sur plusieurs leviers. Il faut poursuivre et entretenir cette dynamique, et je suis persuadé que le succès sera au rendez-vous.
Cet article fait partie du dossier spécial consacré au combat mené par notre association, dans le Bulletin municipal de Saint-Jean de Verges de Juin 2010 « Beil é douma ».